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    Je suis très jeune dans ma tête et j'aime me sentir en vie même avec tout ce que j'ai vécu de dramatique.
     
    Ça m'a forgé le caractère et m'a appris à ne rien prendre au tragique.
     
    Les obstacles  mis sur mon chemin, je les assume comme tout le monde:
     
     J'appréhende les retombées; mais je les surmonte et je repart de plus belle.
     
    J'aime la vie, la nature et tout ce qu'elle m'apporte!
     
    Elle vaut la peine d'être vécu!

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     Être jeune 

      

    La jeunesse n'est pas une période de la vie.

    Elle est un état d'esprit, un reflet de la volonté,

    Une qualité de l'imagination: une intensité émotive.

    Une victoire sur la timidité,

    Du goût de l'aventure sur l'amour du confort.

     

    On ne devient pas vieux pour avoir vécu un certain nombre d'années:

    On devient vieux parce que l'on a déserté son idéal.

    Les années rident le peau: renoncer à son idéal ride l'âme...

    Les préoccupations, les doutes, les craintes et les désespoirs

    Sont les ennemis qui, lentement, nous font pencher vers la terre

    Et devenir poussière avant la mort.

     

    Jeune est celui qui s'étonne et s'émerveille.

    Il demande comme l'enfant insatiable: "Et après?"

    Il défie les évènements

    Et il trouve de la joie au jeu de la vie.

     

    Vous êtes aussi jeune que votre foi.

    Aussi vieux que votre doute.

    Aussi jeune que votre confiance en vous-même.

    Aussi jeune que votre espoir.

    Aussi vieux que votre abattement.

     

    Vous resterez jeune tant que vous resterez receptif.

    Réceptif à ce qui est beau, bon et grand!

    Réceptif aux messages de la nature, de l'homme et de l'infini.

    Si un jour, voutre coeur allait être mordu par le perssimisme

    Et rongé par le cynisme,

    Puisse dieu avoir pitié de votre âme de vieillard.

      

     Samuel Ullman 

     
     
     
     
     
     

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     De nul part et de partout.

     

    L'endroit qui m'a vu naître est loin dans ma mémoire.

    Les lieux où j'ai grandi sont divers et multiples.

    Aucune de mes attaches n'a vraiment résister

    Aux vents qui me poussaient souvent de tous côtés. 

    Par amour de l'écrit, je me suis cultivée.

    Autodidacte par nature, ouverte à tout.

    J'écoute, observe et tends la main à mon prochain.

    Les grands mots ne sont pas dans mon vocabulaire.

    Chacun peut me comprendre sans prendre un dictionnaire

    Et peut se reconnaître sans se prendre la tête.

    J'aime la poésie pour ce qu'elle m'apporte:

    Par elle, je traduis les choses de la vie.

    Par elle, je m'évade dans l'imaginaire.

    Avec elle, je me sens comme en apesanteur...

    Elle m'apporte l'évasion dont a besoin mon âme.

    Poétesse, je le suis; mais non pas prisonnière.

    Je suis petite poussière sur les ailes du vent

    Il est libre de souffler quand et ou il veut

    Et nul ne peut emprisonner pas le vent!...

    Quand les muses me sollicitent,

    J'écris telle que je vie, telle que je suis: 

    Sans aucun apparat; sans aucun tralala.

    Certains seront surprit de voir la poésie

    Que les muses m'inspirent, habillée de mots simples! 

    Mais, à quoi sert, alors, d'être dame si belle

    Si l'on ne plaît qu'à ceux qui se disent cultivés?

    Tous les êtres humains ont le droit de rêver

    Et, par la poésie, se sentir enchantés!

    Je pense aux gens comme moi: des gens sans prétention.

    Des gens que l'on méprise; mais dont on fait partie...

    Ma démarche sera donc sincère, sans présomption.

    Je n'ai pas l'intention de vous faire la leçon:

    Chacun pense ce qu'il veut, chacun fait comme il veut,

    N'ayant de compte à rendre, un jour, que devant Dieu...

    Si j'écris, c'est d'abord pour me faire plaisir:

    J'essaie de concilier l'utile et l'agréable 

    Permettant à des mots qui s'accumulent en moi,

    De trouver, sous ma plume, le sens que je leurs dois.

    J'aimerais tant pouvoir consoler quelques pleurs

    Et, à travers mes mots, apaiser les douleurs!

    Faire oublier les peurs que je devine en ceux

    Qui n'ont plus le désir de croire encore en eux!

    On dit que la musique adoucit les mœurs.

    Je dis:" La poésie est la musique des cœurs"... 

    Je m'adresse aux errants, aux hommes de tous âges.

    A ces adolescents: à ceux qui font naufrage.

    J'ai mal quand on enlève un enfant à sa mère!

    J'ai mal quand on méprise les vieux, les indigents!

    Je souffre pour ces femmes dont l'homme ou bien le fils

    Est gardé prisonnier!  Clandestinement tués!

    Pour ces femmes enlevées, au nom de la politique!

    Et gardées en otage comme monnaie d'échange 

    Au nom de je n'sais quel pouvoir plus qu'abusif!

    Au nom d'un avenir bien plus que compromit!...

    Je pense à ceux qui s'aiment sans en avoir le droit.

    Je crie au nom de ceux qui ont faim! Qui ont froid!

    Ces gens n'ont plus la force de porter loin leur voix!

    Je parle fort pour ceux qui sont indifférents

    Et qui se fichent de tout c'qui n'est pas leur nombril!

    Tous ces propriétaires de bien très matériels

    Dont ils sont amoureux! Dont ils sont pas peu fiers!

    Ce confort illusoire dont ils sont prisonniers

    Mais qu'ils préfèrent garder plutôt que partager...

    Ils aiment la richesse! Des autres, il s'en foutent!

    Ils oublient simplement qu'ils n'emporteront rien...

    Je sais! Je les dérange; mais j'en ai rien à faire!

    Ceux qui n'ont pas envie de m'entendre crier

    N'ont qu'à fermer les yeux! Se boucher les oreilles!

    Je suis ce que je suis et ne veux rien changer!

    Je suis celle qui dénonce la cruauté du monde

    Et qu'on veut museler; mais tant que je vivrai

    Ma voix continuera à crier haut et fort les injustices!

    Je continuerais à dénoncer la cruauté du monde!

    Je suis celle qu'on fait taire aux profit des "gavés"!

    Je n'aime pas les riches avares et profiteurs!

    Je suis idéaliste et je suis fière de l'être! 

    Ca ne rapporte rien! De ça, j'en suis consciente!

    J'ai ma conscience pour moi: c'est déjà pas si mal!

    Je veux croire qu'en ce monde de perdition,

    Tout n'est pas qu'intérêts truffés d'indifférence!

    Tout n'est que le fric, le sexe et la violence.

     

     

     N.Ghis. Allias Lady Oslo/La Rose De Janvier

    Texte écrit en 1983.

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    Le Queen Elisabeth II

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    La croisière

     

    J'entends des « aux revoirs » qui fusent de part et d'autres de cet immense paquebot. Dans tout ce vacarme, je ne perçois plus les cris des oiseaux de mer qui tournent au dessus de nous pour récupérer ne serait-ce que quelques miettes de gâteaux secs qui traîneraient sur le pont. Le bastingage est noyé de monde et par centaines, les mains s’agitent et tout sens en lançant des rubans, des confettis comme pour signifier leur joie à la pensée de l’heureux voyage qui va commencer à partir du moment où le paquebot va s’ébranler. Les remorqueurs sont en place pour aider l’énorme masse à s’éloigner du bord. A bâbord comme à tribord, les ponts commencent doucement à se vider de ses voyageurs, chacun ayant prit connaissance de son numéro de cabine. Je suis un peu fatigué par tout ce bruit et je m’apprête à en faire autant. Je vais aller m’installer confortablement dans ce qui sera ma suite pour huit jours. J’ai gagné ce voyage et pour une fois que je suis en première classe, je tiens à en profiter. Le prix mentionnait deux personnes, mais j’étais seul. Que m’importait que je sois accompagné ou solitaire? J’avais gagné cette croisière et dans vingt quatre heures ce bateau n'aurait, pour moi, plus aucun secret.

    Pendant les trois mois qui précédèrent le jour « J » de cette fameuse croisière, ma vie fut un enfer. Je comptais les semaines qui me séparaient de l’embarquement. J’achetais avec frénésie de nouveaux vêtements. Je me rhabillais de la tête au pieds sans oublier les baguages que je renouvelais afin de parfaire le louque du parfait croisiériste. Tout était neuf et de fort belle qualité! Il m'était également venu à l'idée d'acheter un smoking pour les grandes occasions et jusqu'aux chaussures de cuir que j'avais fais mettre sous forme afin de ne pas souffrir des pieds! Je faisais et défaisais mes valises car il me semblait toujours avoir oublié quelque chose d'important. Tous les frais inhérents à ce voyage étant offerts alors, pour quelle raison m’en faisais-je à l’avance? J’avais tout prévu: les traveller's chèques, mes cartes de crédit de peur de manquer d'argent pour une raison x ou y etc. Sans que je veuille me l'avouer, je partais pour trouver la femme de mes rêves…

    Enfin, le paquebot fait route pour Les Antilles. Mon instinct me dit que ce voyage allait se passer le mieux du monde. Je me sens euphorique de vivre ce rêve tout éveillé.

    Le Queen Elisabeth II a prit le large depuis plus de deux heures. Il fait nuit depuis une bonne demi-heure et sous un ciel magnifiquement étoilé, je reste là, plongé dans mes pensées, à profiter de l'air marin qui emplit mes poumons d’iode.

    A la proue, appuyé sur le bastingage, face à l'immensité de l'océan, sous l'étrave du paquebot, je me surprends à imaginer, les profondeurs abyssales: ces abîmes mystérieux et inhospitaliers qui vous font froid dans le dos lorsque l‘on prend le temps de se représenter ces insondables fonds marins.

    Je suis tiré de mes pensées par un saxo qui se plaint. De la salle de réception, la musique me parvient. Ces dames doivent être belles ce soir? Je les imagine, évoluant sur des rythmes langoureux ou endiablés se laissant griser, au fur et à mesure que la soirée avance dans cette ambiance de fête qui régnera, je le suppose, jusque tard dans la nuit. Je n’ai pas encore sommeil. Je veux profiter de tous ces instants qui me sont offerts. Et si j’allais faire un tour dans la sale des festivités? En plus, les odeurs de cuisine qui me parviennent, flattent mon appétit. Et puis, qui peut savoir? Peut-être aurais-je le bonheur d’y faire une heureuse rencontre?…

    A mon entée, le dîner dansant bat son plein. J’aperçois à une table une jeune femme blonde, très jolie qui a l’air de s’ennuyer. Est-elle seule? Semblant perdue dans ses pensées, elle ne s’aperçois pas que je m’approche d’elle pour l’inviter à danser. Les musiciens jouent une valse et c’est là, toutes mes connaissances en matière de danse. Elle lève deux beaux yeux verts dans ma direction, hésite un instant avant de répondre à mon invitation puis elle se lève avec grâce me tendant sa main. Ce n’ai pas que je cherche à tout prix quelques jolies jeunes femmes pour meubler ma solitude; mais la croisière serait quand même plus agréable si j’avais une compagne le temps du voyage!…

    La première soirée fut délicieuse. Morgane, de son prénom, et moi ne nous sommes pas quitté. Le courant très vite était passé entre nous. Lorsque dansions, nous avions l'impression d'être seuls au monde dans cette grande salle de bal... 

     

    Au petit matin, à l’instant où l'aurore n'est pas loin de vouloir pointez son nez, que la nuit d'un noir d'ancre ou s'enchâssent des diamants s'étire nonchalamment en longueur, accoudés au bastingage, nous croisons quelques attardés ivres de bons vins, de danse et de sommeil. Ils vont vraisemblablement aller se coucher, à moins qu'ils ne fassent comme nous et traînent encore un peu sous les étoiles. Je regardais ma montre qui marquait quatre heures du matin. Morgane et moi, décidâmes d'être raisonnables afin d'être en forme pour la journée qui allait suivre cette première nuit féerique. Je  la raccompagnais à sa porte de cabine qui portait le numéro 77. Je lui fît remarquer que ma suite portait le numéro 177. Elle sourit et nous nous dîmes bonsoir à regret. On aurait dit deux timides jeunes gens (ce que nous étions), plantés là, devant sa porte, comme hypnotisés par le regard de l’autre. J’avais envie de forcer un peu sa retenue. Je me risquait, quitte à me prendre une gifle, à lui donner un léger baiser sur ses lèvres closes. Elle ne dit rien, mais me fît comprendre qu’elle n’était pas loin de tomber de sommeil et que l’on avait tout le temps, après un repos réparateur, de nous connaître mieux. En gentleman, je n’insistais pas et à mon tour, je décidais d’aller me coucher. Je pris congé de ma  jolie compagne tout en regrettant de ne pas avoir été invité dans sa cabine pour un dernier verre de champagne.

    Le calme régnait dans les couloirs. Tout semblait plongé dans un endormissement salutaire pour les fêtards dont nous faisions partie. Je retrouvais ma suite princière qui portait la même fin de numéro que la cabine de Morgane. Ca m’intriguait. Malgré mon envie de m’enfoncer dans un sommeil bienfaisant, les terminaisons de nos numéros de cabines dansaient devant mes yeux et ne me laissaient aucun répit. Je dû mettre un bon quart d'heure, peut-être plus, avant que mes paupières ne décident de se fermer sur cette question lancinante: pourquoi nos deux cabines se terminaient-elles par 77. Était-ce un signe du destin?...

    Pendant que le reste de la nuit s’étalait dans toute sa splendeur et que la voix lactée illuminait le ciel éclairant ainsi la nappe d'huile océane d'un noir profond, le paquebot continuait de tracer sa route emportant avec lui la croisiéristes endormit.

    Je me levais tard dans la matinée et tout en choisissant une tenue adéquate pour la circonstance, je me remémorais la soirée de la veille. Il n’était pas loin de midi quant enfin, frais et dispos, j’entrepris de retrouver ma belle inconnue. Elle était là, toujours seule, en maillot de bain, sirotant un grand verre d’orangeade avec de la glace pilée et une paille. Je m’approchais ne sachant quelle attitude adopter. Elle fît s’envoler mon embarras en me faisant un signe de la main que je m’empressais de prendre pour une invitation. La chaise longue à côté de la sienne étant inoccupée. J’en pris possession. Très aimablement, elle me posa une question:

    - Avez-vous petit déjeuné?

    Gêné, je répondis:

    -Non: je me suis levé trop tard; mais ne vous inquiétez pas, je ne déjeune pas le matin. Je prends juste un grand jus de fruit comme vous et un café bien serré. D’ailleurs, je vois le garçon qui passe autour des baigneurs. Je vais lui faire signe.

    -S’il vous plaît! Pouvez-vous m’apporter un café bien fort et comme mademoiselle, fis-je en lui désignant le grand verre d’orangeade que Morgane n’avait pas encore vidé de son contenu. Le garçon, très aimable, fit un signe de tête sans prendre aucune note de ma commande puisqu'il n'y avait plus personne à servir, la matinée étant déjà bien avancée.

    Tout en discutant de tout et de rien, nous entreprîmes de terminer de nous connaître mieux puis, vers 13 heures, nous nous dirigeâmes vers l’immense et somptueuse salle à manger. Nous choisîmes une table à deux couverts disposée un peu à l’écart. Un rideau de verdure nous isolait des regards indiscrets. Nous voulions être tranquilles.

    Le décor rouge profond des tentures parfaitement en accord avec les nappes de même couleur, protégées elles-mêmes par des sur nappes blanches en damassé, une vaisselle de fine porcelaine également blanche agrémentée d’un liseré d’or, des verres de cristal ciselés ainsi que des couverts en argent massif, finissaient de donner une touche royale à cet endroit prestigieux. Il n'y avait rien à redire: La salle à mangée était splendide comme les cabines et toutes les dépendances, d’ailleurs. La réputation de ce paquebot correspondait bien à l'idée que je m'en était fait lors d'un reportage à la télévision.

    Nous goûtâmes à tous les mets rares que l’on nous présenta. Le déjeuner se déroula comme dans un rêve et je sentais confusément que nous nous plaisions. J’osais poser ma main sur celle de Morgane qui, malgré une légère crispation, ne la retira pas.

    Le vin et l'ambiance aidant, Morgane s’était un peu libérée de sa réserve et m'apprit qu'elle aussi se trouvait sur ce paquebot parce qu’elle avait gagné le deuxième prix du même concours qui m'avait amené ici: une croisière aux Antilles. Cela lui importait, peu au départ, d'être en seconde classe; mais la croisière l’intéressait, sachant qu’elle ne pourrait jamais se payer cette folie. lorsqu'elle s'était rendu compte du confort des deuxièmes classes! Elle s'était dis que sut été dommage de refuser un tel prix! Comme moi, elle ne connaissait personne pour l’accompagner; mais elle avait besoin de se changer les idées… Et puis il ne faut jamais laisser passer une occasion de se distraire! Qui sait si dans une vie, une telle opportunité peut se reproduire? C'était une aubaine à ne pas laisser filer!...

    Nous passâmes tout l’après-midi ensembles. Je lui confiais la raison pour laquelle j’étais, moi aussi, non accompagné. Nous rimes des points communs de nos aventures. Ce n’était pas tous les jours que l’on pouvait gagner une croisière de huit jours aux Antilles! Le courant passait très bien entre nous et nous nous primes à nous tutoyer. Auprès je la sentait très détendue et je l’étais aussi…

    Aux alentours de 17 heures, je proposais à Morgane de venir dans ma cabine en tout bien, tout honneur, partager une fraîche bouteille de champagne millésimée. Celle-ci, sur ma commande, baignait dans son seau de glace pilée, accompagné d’une collation offerte par la croisière, le tout disposé sur un plateau d’argent. Des vases garnis de fleurs disséminés un peu partout dans ma suite embaumaient « Ce paquebot avait pour moi des égards dignes d'un prince! » Me dis-je. Je me réjouis à l'idée que cette croisière (qui n’en était encore qu’à ces premières vingt quatre heures), se prolongea encore sept jours. C'était le temps qu'il me fallait pour apprivoiser tout à fait Morgane. Etait-ce elle la princesse qui m’était destiné? La jeune femme que j’attendais?…

    Ces huit jours de félicité ont défilés comme dans un songe. Le voyage va se terminer par un somptueux dîner dansant mais cette fois c'est un bal costumé qui va clôturer la croisière.

    Le paquebot est sur le chemin du retour. Il a reprit sa route pour s’en revenir à son port d’attache. Je suis triste car mon amour de vacances va prendre fin lui aussi. Je n'ose lui demander si nous allons nous revoir. Va t-elle emporter avec elle mon rêve? J’ai évolué, comblé de bonheur, comme dans un conte de fée. Je ne regrette rien de cette aventure romanesque d’un été. Il est temps de me réveiller et de retourner à la réalité. Dans quelques instants, il me restera de nous qu’un souvenir...

    Le "Queen" est à quai. Les passagers empruntent les passerelles pour en descendre. Nous en faisons autant. La fin d'après-midi est superbe! Le cri des mouettes m’agace. Tout m'agace! Et tout ce monde qui s’appelle et s’interpelle! Quel vacarme! Je n’en peux plus. Nous allons essayer de nous dire adieu dignement. La séparation, après huit jours de doux rapprochements consentants, est dure!

    La cabine de Morgane, sauf la première nuit, est restée inoccupée pendant toute la croisière, Nos baisers, nos journées et nos nuits n'étaient qu'à nous.

    Je prends Morgane dans mes bras pour un adieu qui se veut léger et désinvolte. Nous sommes amis et nous comptons bien nous revoir; mais j’ai mal! Si mal! Souffre t-elle autant que moi de cette séparation?

    Mes yeux fouillent les miens qui s’embuent; mais elle ne dit rien, n’esquisse aucun geste pour me retenir. Je ne veux pas qu’elle sache ma peine et mon attachement pour elle. Un instant, nos vies se sont croisées dans le bonheur et la félicité. Cet amour naissant, a prit de l’importance tout au long de ce voyage et nous voilà sur le quai des « aux revoirs » comme au départ de la croisière… Une dernière étreinte et nous nous séparons sans nous retourner. C’eut été trop dur!

    Je presse le pas pour héler un taxi. Pas un seul n’est libre! Mes nerfs sont à rude épreuve quand une main se glisse dans la mienne. Elle est là, devant moi souriante: l’amour la transfigure. Je l’attire à moi et prend ses lèvres sans lui en demander la permission. Elle réponds à mon baiser et sa voix, comme dans un rêve, me murmure à l’oreille ces mots troublants que je n’attendais pas:

    - « Je t’aime mon amour! Je ne peux vivre sans toi! Je ne veux plus te quitter! Je t’en supplie! Garde-moi auprès de toi!

     Je m’entendis lui répondre:

    - « Ô! Tu ne peux savoir le bonheur qui m'envahit? Je n'osais y croire et je m'en allais le coeur brisé de te laisser, sachant que, sans doute, nous ne nous reverrions jamais; mais maintenant que tu es là, que tu es venu vers moi, acceptes-tu de m’épouser? Dis-moi que tu le veux toi aussi? »

    Le "oui"qu’elle prononça me fit comprendre que ma triste réalité s’en était allée discrètement, sur la pointe des pieds pour laisser la place à un avenir radieux qui était, en un instant, devenu notre réalité pleine de joie et d’espérance en la vie.

     

     

    Nouvelle écrite en octobre 2009

      

     

    SOCIETAIRE DE LA SACEM

    Tous textes protégés par la S.N.A.C.

     

     

     


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    La rencontre

     

    Chaque soir, à la sortie de la gare, je me trouvais entraînée par le flot des gens qui, après une longue journée de labeur, pressaient le pas pour retrouver le nid douillet et chaud de leur domicile. Ce soir là ne devait pas être comme les autres; mais je ne savais pas encore ce qui allait changer dans ma vie.
    Il est des fins de journées qui marques et celle-ci devait en faire partie, sans aucun doute!  Je me dépêchais de retrouver mon chez moi car il ne faisait pas chaud du tout quand, au coin de ma rue, je croisais un jeune homme au regard d'un vert très clair: un regard pénétrant et à la chevelure brune. Il était grand et avait un corps qui en disait long sur sa musculature. Je me suis sentie toute émue devant cette virilité que je devinais à peine sous son pardessus de loden beige. Je le connais cet homme? Me dis-je. Il habite trois pâtés de maisons plus loin que la mienne. Je balbutiais un "bonjour", n'attendant rien en retour. M'avait-il seulement entendu?...

    Par un soir de janvier, quelques semaines après, hasard ou destinée? Juste au coin de la rue, nous nous retrouvons nez à nez. Ne sachant que nous dire. Nous nous mettons à rire. Je me sens gênée. Il se perd en mots confus. Et pour couronner le tout, il me marche sur les pieds. S'en suivit un petit: "Aïe"! Il s'empresse de s'excuser et profite de l'instant pour mieux sympathiser, il me propose un café que j' n'ose refuser tant le jeune homme me plaît. Mon orteil me fait  bien un peu souffrir; mais il fait tout pour m'aider à traverser la rue jusqu'au café de la place. Désolé par l'incident, il s'empresse auprès de moi et commande deux cafés bien serrés. La barrière est tombée. Nous avons fait connaissance de bien étrange façon. Il ne me lâche pas du regard et ses yeux plongés dans les miens, il sourit je me sens attirées par lui. Mon coeur bat la chamade. Mon instinct de femme me dit que cette émotion est partagée. Ne plus être que deux. Mon souhait vient de s'exaucer: la sale se désemplit tout à coup. Le temps s'est arrêté. Il faudrait s'en aller car la nuit est tombée. Malgré le froid glacial, nous sommes sortis. Émerveillée par ce qui m'arrivait, je jouait les indifférentes quand il me prit d nouveau la main. Je sentais sa chaleur m'envahir, pourtant je tremblais de froid et d'émoi. Il s'en aperçu et me recouvrit les épaules de son imperméable. Nous avons fait un bout de chemin sans parler: les mots n'étaient pas utiles. Nous arrivament au portail de mon jardin. Nous dire "à bientôt" était au dessus de nos forces. Nos coeurs, chavirés par le courant qui passait entre nous, s'emballaient. Ma tête contre sa poitrine percevait les battements accélérés de son coeurs. C'est trop tôt! L'imagination nous emportait et nos corps désiraient aller plus loin...

    N'osant plus faire un geste de peur de nous trahir, on se dit "à demain". Il nous faut résister. Faire taire nos désirs. D’un commun accord, nous nous éloignons l'un de l'autre à regret. Il dépose un baiser sur ma joue enflammée puis, s'en va d'un pas lent et tranquille. Il va se retourner. Je le sais! Je le sens. Toujours plantée devant la grille de mon jardin, impatiente, j'espère. Ô! Mon coeur va lâcher! Il se retourne et me fais signe de la main. Son geste m'invite à répondre au sien. Je suis sur un nuage. Je referme la porte tout à ma rêverie; mais j'aurais bien aimé qu'il ne parte pas...

    Quelques jours plus tard, Il s'en est revenu sonner à ma grille. À travers les voilages de mes portes fenêtre, je regarde étonnée la silhouette masculine qui se détache très nettement derrière le portail. C’est le jeune homme qui m'a marché sur les pieds. Moi, qui n'y croyais plus? Si calme d'habitude, j'ai les jambes en coton J'entrouvre ma porte d'entrée et je descends les quelques marches donnant sur l'allée qui me conduit à la grille qui me séparent encore de lui. Je défaille en lui ouvrant. Je vais me trouver mal si ça continu! Il devine mon malaise. Il me prend à temps dans ses bras et me sert tendrement. Je me retiens à lui: j'ai la tête qui tourne j'ai peur de tomber. Ses lèvres sur les miennes finissent de me faire défaillir. Un doux baiser qui se veut rassurant m'invite à lui répondre. Je suis envoûtée, déroutée, décontenancée. Il hésite un instant et me dit d'une voix suave: " Nous allons marcher un peu?" Ça vous dit? J'acquiesçais de la tête. Aucun mot n'aurait pu sortir de ma bouche: j'étais comme pétrifiée, les pieds collés au sol. Il me pris encore la main me forçant à bouger une jambe et puis l'autre, me tordant les chevilles à chacun de mes pas. Il sourit et me dit:

    - Allons jeune fille! Je vous fais tant d'effet que vous n'arrivez plus à tenir sur vos jolies jambes? Toute rouge et au bord de la crise de nerfs, je me redressait, lâchait sa main et fière comme un pan, je lui montrais que je savais marche sans son aide. Il se mit à rire de bon coeur tandis que trois enjambée devant lui, je fulminais. Il eu vite fait de me rattraper et sans ma permission, il me repris la main.

    Ensuite, tout s'enchaîna. Nous sommes allés visiter un musé. Les toiles étaient très belles! Les objets d'art magnifiques; mais nous étions ailleurs et nous n'entendions que le battement de nos coeurs. Nos doigts s'entremêlaient et puis se défaisaient. Nous nous effleurions à peine, nous frôlions sans rien dire; mais nous nous frôlions quand même... Il me parla à l'oreille, me chuchota des mots doux. Son sourire charmeur me déstabilisait. J'étais sous son charme ravageur, toute étonnée de cet amour naissant qui me faisait une boule au creux de l'estomac.  Je fus surprise lorsqu'il  m'attira à lui, me toucha les cheveux, prit mon visage entre ses mains et tout en m'embrassant, il me dit, amoureusement: "Laissons faire le temps. Il est là, devant nous, notre temps! Il est là pour que nous nous découvrions, nous nous,  apprécions, que  nous nous apprivoisions et que nous nous aimions. Je vous aime déjà, et vous, jolie demoiselle? M'aimez-vous? J'attendrais la réponse autant de temps qu'il le faudra." Il n'eut pas besoin d'attendre longtemps et dans un souffle, je lui murmurais:

    - Moi aussi, je t'aime depuis le premier jour!...

     

     

     Nouvelle écrite en janvier 2009

     


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    Les Cygnes

     

    Souvent je viens m'asseoir près de la pièce d'eau, sur le banc vermoulu que le temps fait vieillir et je peux, sans curieux, méditer à loisir, m'imprégner de beauté et jouer du flûteau.

    Sans bruit il apparaît, glissant sur l'eau tranquille, chassant l'onde de ses larges palmes. Le duvet de ses flancs, comme la neige scintille. Quelle divine  majesté! Quelle assurance calme!

    C'est un ravissement pour l'âme et pour les yeux que de voir sur l'étang cet oiseau merveilleux avancer, ailes au vent, ainsi qu'un lent navire, pour offrir la blancheur de ses plumes au zéphyr.

    Suivit de sa compagne, tous deux inséparables, ils dressent leurs long cou au dessus des roseaux, le plongent et le promènent allongé sous les eaux, comme pour y filtrer tout ce qui est mangeable.

    Nageant d'une traînante et languissante allure vers la berge ou les  arbres abaissent leurs ramures, ils vont rechercher l'ombre que donnent les grands saules qui, de leur chevelure caressent leurs épaules.

    A l'heure où toute chose prend une teinte sombre, à l'heure où l'horizon devient un long trait rouge, alors que pas un jonc, pas une herbe ne bouge, le cygnes, comme à regret, sortent de la pénombre.

    D'autres cygnes sont venu croyant l'escale heureuse. Découvrant les intrus, notre cygne coléreux, pour défendre sa belle, est tout prés à l'attaque et nage en se pressant vers le milieu du lac.

    Il allonge sont cou à l'étang parallèle, furieux prend son élan toutes plumes dehors, de la surface bleue il décolle son corps et fonce, bec ouvert en déployant ses ailes.

    Son agressivité fait fuir les arrivants. L'oiseau reprend alors sa royale assurance: il est cygne et de lui dépend sa descendance! A sa compagne il doit un endroit rassurant car, de son territoire il est maître, toujours.

    C'est de cette façon qu'il prouve son amour et sa belle, confiante, le suit aveuglément, quelque soit les embûches et les rigueurs du temps.

    Dans l'humide tiédeur, telle une orchidée noire, la nuit, sauvage et belle, exale son parfum de vanille et de miel. Je ne peux que humer cette enivrante odeur qui fait  que ma paresse prend largement son temps pour jouir de ce calme aux portes du néant. C'est là tout mon désir et mon contentement: profiter du moment avant un cour exile pour demain revenir et jouer de la flûte, tout en ayant conscience que ces instants fragiles que Nature nous offre sont bien plus d'éphémères. C'en est un vrai crève coeur!

    J'ai passé le plus clair de mon temps à flâner, à regarder les cygnes se suivre et se séduire jusqu'à la nuit tombée. Je suis émerveillée par tant de grâce, de force et de beauté suprême que ces oiseaux dégagent! Que Dame Nature est belle! Mais il me faut rentrer. Je dois presser le pas; mais le presser sans hâte, ne distinguant plus rien que leur plumage mat sur le velours de l'eau enchâssant des diamants. Je suis comme subjuguée par ce spectacle rare de pouvoir contempler ces fantômes de plumes, endormis, palmes dans l'onde où sous eux se reflète la clarté de la lune "lactant" leur silhouette, dormant tête sous l'aile, entre deux océans.

     

    Texte écris en 1985

      

     

     

      


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